samedi 26 janvier 2008

vendredi 4 janvier 2008

L’art du conte : Animations et Ateliers

« Celui qui sait parler n’est jamais pauvre ». Proverbe Africain Les anciens disent que si l’on cessait de conter, il n’y aurait plus de mémoire, plus de savoir… « Les oiseaux se sauvent par leurs ailes L’homme se sauve par la bouche. » Proverbe africain Intérêt L’art du conte est fondé sur la puissance créatrice de la parole vivante. Depuis l’aube des temps, ceux qui parlent bien sont ceux qui se tirent bien d’affaires, car ils savent donner la vie à leurs pensées. « Oscar Wilde ne causait pas : il contait » disait André Gide. Venez vous asseoir à nos côtés et savourez l’art de la parole, pour « rendre la vérité plus attrayante » (Goethe). Actions en milieu scolaire (écoles maternelles, élémentaires, collèges lycées, enseignement supérieur) Interventions en bibliothèques, centres socio-culturels, centres de loisirs, maisons de retraite, milieu hospitalier, milieu carcéral… Stage : Initiation à la technique de la narration par l’art du conte Exemple de contenus L'intervenant conte une ou plusieurs histoires assorties d'explications et de commentaires, en vue d'alimenter et d'élargir les connaissances sur le conte en général et sur le conte africain en particulier. Travail sur les techniques du conte : 1 - mise en scène du drame : parole, mime… 2 - la langue : clarté et divertissement, netteté par des mots simples, courants, précis, emploi des mots-images 3 - son et intonation : car c’est la source de joies sensuelles et intellectuelles pour l’œil et l’oreille (ton, accent…). Imitation des personnages. 4 – le geste : la parole commentée par la main… 5 – progression de l’action : rôle de la ponctuation, reprise du souffle…

exemple de projet avec des écoles

Ce projet a été mis en oeuvre dans le cadre des activités d’initiation artistique de l’école.Les ateliers s’étalent tout au long de l’année scolaire 2002/2003. Les horaires sont fixés en fonction de la disponibilité de l’artiste et de l’école. L’objectif est de proposer aux enfants (à partir de 7 ans) une expérience artistique à partir de l’art du conte. Ces ateliers représentent avant tout des possibilités de rencontre et d’échanges entre les jeunes élèves et l’artiste dans ce langage de l’art fait de non-dits, de situations allusives, d’atmosphères évocatrices. Partenaires • Inspection Académique d’Orléans • Ecole Mazagran Organisation de l’activité Plusieurs groupes dans des lieux différents, le maître ayant la charge de son groupe. Ces ateliers ont pour finalité la création d’une ou plusieurs productions de fin d’année. En outre, l’intervenant s’engage à donner quelques représentations de « la Fille aux pieds d’Argile », spectacle dont il est l’auteur et le conteur.

« Veillées Noires »Exemple de spectacle

« Si l’on cessait de conter, il n’y aurait plus de mariages ni de naissances… » (Adage bantou) Des histoires, celles que l’on ne raconte qu’à la veillée, quand le soleil est couché et que les bruits du jour ont fait place aux chants des grillons : C’est le « Lisapo », mot à mot : la voix du conte, cette voix magique que personne n’ose interrompre… » Aucun art ne peut prétendre à une universalité plus grande que celui du conte. On le trouve sous toutes les latitudes. Est-ce pour sa fonction première qui est de « divertir tout en instruisant » ? Est-ce pour la souplesse de sa forme qui en fait à la fois l’écho du passé le plus reculé et le reflet fidèle de l’actualité ? Venez donc vous asseoir à nos côtés pour écouter par exemple l’histoire d’une mère éplorée qui força le destin pour avoir un enfant…celle des deux jeunes filles qui apportèrent à leur village le soleil et la lune… Car,si l’art doit agir sur la vie, il faut qu’il soit plus fort que la vie quotidienne. « Fade est le riz sans sauce, Plat le récit sans mensonge, ennuyeux le monde sans conteur »… Ces récits, pleins de poésie sont accompagnés par les sons étranges de la Sanza (instrument du voyageur), du Lokolé ( qui n’a peur de rien), du Ndohou - flûte pygmée à une seule note, issue d’un accouplement entre le ciel et la terre -c’est le souffle du Ndohou qui fait naître tous les enfants de la terre. Fiche technique Espace scénique nécessaire (à adapter en fonction des lieux): 3 m de large sur 3 m de profondeur Disposition des spectateurs : Frontale ou demi-circulaire (coussins ou tapis au sol possible avec sièges derrières) Montage : 2 heures Démontage : 1 heure Tout public à partir de 8 ans Durée du spectacle : 1 heure

Récital poétique

L’Afrique vue par ses « guetteurs de l’aube » (poètes…) Récital de poésie conçu, lu et mis en espace par le comédien, auteur et conteur congolais Mukuna Kashala L’intérêt du sujet Tout le monde parle aujourd’hui du « mal africain ». mais que sait-on de ce continent que l’on appela jadis l’empire du silence ? Le monde a déjà parlé, mais les poètes africains ont aussi leur mots à dire. C’est une nécessité : l’Afrique n’a qu’à parler d’elle-même. Ne dit-on pas que « rien ne peut gratter ta peau que ton propre ongle « ? N’est-il pas dans le rôle des poètes de dénoncer par la parole, à la manière de nos griots ? Leur silence ne serait-il pas un crime ? Ecoutons les. Ce n’est pas la peine aujourd’hui de nous réfugier derrière un rideau de fumée. Nous, africains nous appartenons à une société qui est malade. « Gardez-vous de vous croiser les bras en l’attitude stérile du spectateur, car la vie n’est pas un spectacle » disait le chantre de la négritude, Aimé Césaire. Assassinats, tortures, fusillades, famine, la misère de tout un peuple que les hommes noirs au pouvoir en Afrique infligent à leurs frères de race ou pour reprendre le vers du poète congolais Kaselé Laïsi. « le noir n’est-il pas devenu le casseur du nègre « ? Face à ces horreurs, les poètes africains dans leur ensemble proposent leurs armes. Celles-là ne sont pas faîtes pour tuer, opposer, diviser, continuer à faire couler le sang… Au-delà de la violence des mots, elles appellent le règne de la paix et de l’espérance : « Dans le sein ignoré de ce continent noir Naît et monte opiniâtre, une sève nouvelle ; S éveillant lentement et souriant d’espoir L’Afrique entière aspire à vivre digne d’elle. (…)Mais du gosier, hélas ! la voix n’est pas sortie Le péan triomphal s’est étouffé mort-né. Qui nous relèvera de cette tour débâtie Et nous délivrera du faux jour écorné ? (…)L’Âme de mon pays, dans sa calamité, cherche à travers la nuit de ses méandres mornes, A travers les tourments de son adversité, L’Astre qui soutiendra l’élan du capricorne ! » Ainsi disait Gabriel Sumaïli. Et Kadima Nzuji de répliquer : « La puanteur vient de nos dents cariées de nos bouches gorgées de mouches à force de jongler avec des cris traversés de silence à force de vivre à contre destin. L’Espace se réduit à notre finitude. Nous avons trop misé sur des jours futurs Sur des matins improbables… » Et Mazizi Kunene de poursuivre : Après les réjouissances, après la fête Après les chants Après que les voix soient évanouies dans la nuit Que les bruits de discussions aient cessé Que les vents en colère aient répandu leurs crinières Et que les gens aient arrêté de danser… Ta voix (poète) et ta voix seule S’élèvera des ruines… Le choix des poèmes Il est essentiellement lié au thème de la révolte contre la situation socio-politique actuelle. Comment pourrait-il en être autrement ? C’est une occasion pour moi de faire entendre « la voix des sans voix » grâce aux poètes restés au pays pour y exercer leur tâche, dans des conditions souvent difficiles. Parmi les poèmes choisis, on entendra aussi la voix de cette diaspora qui en Afrique, en Europe ou en Amérique du Nord vit parfois douloureusement son exil. Nous avons souhaité que ces textes puissent laisser une trace afin d’attester de leur vitalité, quand bien même cette trace reste bien éphémère sur le sable mouvant qu’est la scène d’un théâtre. La Musique Pour nous libérer de la métrique du vers français, pour épouser les cadences de chansons traditionnelles africaines, et exprimer l’attachement à l’Afrique et la souffrance multiforme de son peuple, nous avons jugé bon de recourir à certains instruments de musique comme par exemple : ⇒ Le Lokolé (tambour à fente) Le poète Antoine Roger Bolamba concède à cet instrument traditionnel africain le rôle du héraut : « Lokolé n’a peur de rien Lokolé brave la force Lokolé soutient la faiblesse Lokolé ne joue pas il tue il tue la haine ». ⇒ La Sanza N’est-il pas par excellence l’instrument du voyageur ? Imana, le créateur de créatures, ne créa-t-il pas le monde en jouant de la Sanza ? disait le poète et musicien camerounais Francis Bebey . Ce spectacle est un chant, un hymne à la grandeur et à la dignité de l’Afrique. Grandeur et dignité passées, mais qu’il faut recréer aujourd’hui et projeter, pour un avenir meilleur. Projection faîte d’inquiétude, mais aussi d’espoir. Mukuna Kashala

Résumé

« Fade est le riz sans sauce, plat le récit sans mensonges, ennuyeux le monde sans conteur ». Zaïrois d’origine, Mukuna Kashala, auteur, conteur, comédien et metteur en scène vit et exerce son métier en France depuis 1984, participant à de nombreuses créations au sein de diverses compagnies. Il est plus particulièrement depuis plus de 10 ans le compagnon de route de Grégoire Cailliès, du Théâtre national de Chaillot au Théâtre du Jeune Public de Strasbourg. Ensemble, ils créent de mémorables spectacles alliant l’art du récit et le théâtre de marionnettes et d’objets, au carrefour de différentes cultures, tel La Fille aux pieds d’argiles, Moussos ou la flûte oubliée, Veillées Noires… Le spectacle de contes est composé d’une suite de récits du répertoire oral africain, pleins de poésie,accompagnés par divers instruments traditionnels, dont la Sanza – instrument du voyageur – le lokolé ou encore le ndohou, flûte pygmée à une seule note, issue d’un accouplement entre le ciel et la terre … Mukuna Kashala se considère comme un « métis culturel » et intègre les traditions occidentales dans ses histoires. Il conte avec la conviction que l’art doit agir sur la vie car comme le dit un adage bantou : « si l’on cessait de conter il n’y aurait plus de mariages ni de naissances… »»